Quand est-ce qu’ils arrivent les tunneliers ?

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Nous saluons l’arrivée du tunnelier Marguerite de Castellan au puits Saint-Sauveur le 13 octobre.
C’est un jalon majeur pour le plus grand chantier de la métropole — par son ampleur comme par son coût.

Mais cette arrivée ne doit pas être le tunnelier qui cache la forêt… ou plutôt les 2 500 arbres abattus.
À moins de six mois des municipales, le calendrier de Marguerite de Castellan a été tenu. Soit.
Qu’en est-il des quatre autres tunneliers ?

Ce qui avait été promis

Entre janvier 2023 et février 2024, lors des réunions publiques et de quartier, les habitants ont entendu une promesse : rocade désengorgéeville apaiséetemps retrouvé — 159 heures par an perdues dans les bouchons en moyenne. Une promesse à la hauteur des milliards d’euros d’argent public investis. Notre synthèse et nos sources .

Les faits sont têtus

  • ≥ 8 mois de retard. Le tunnelier Jeanne Marvig devait arriver à la station Fontaine-Lumineuse en février 2025. Il n’y est pas encore passé.
  • ≥ 1 an de retard. Le tunnelier Lise Enjalbert devait atteindre la station 7-Deniers en octobre/novembre 2024Tisséo prévoit désormais novembre 2025.
  • 10 mois de retard. Le tunnelier Berthe de Puybusque devait passer la station Fondeyre en décembre 2024. Il y est passé en septembre 2025.
  • 3 mois de retard. Le tunnelier Marie-Thérèse de Villeneuve-Arifat devait percer la station Matabiau en juillet 2025. Il y est depuis le 3 octobre.

Nous ne mettons pas en cause la compétence des entreprises. Mais la géologie est capricieusela physique s’imposele calendrier s’allonge.

Où en est le creusement ?

8 km ont été creusés ; 13 km restent à percer.

  • Marguerite de Castellan a commencé le 6 août 2024 et est arrivée le 13 octobre 2025 après environ 4 000 m de creusement, soit 9,7 m/jour en moyenne.
  • Selon le site officiel, Berthe de Puybusque — le plus en retard — doit encore creuser ≈ 3 700 m. À 9,7 m/jour de moyenne, fin théorique : novembre 2026.
  • S’ajoute une contrainte majeure : Berthe de Puybusque doit réaliser deux sections. Il faudra le démonter et le sortir à Pont-Jumeaux, puis le redescendre à La Vache pour repartir vers Raisin. Dans ces conditions, difficile d’imaginer la fin du creusement avant fin T1 2027. C’est le chemin critique du projet.

Ouverture en 2028 ? Très improbable

Les retours d’expérience comparables (ex. ligne 14 à Paris, prolongements nord et sud) montrent qu’il faut en moyenne plus de trois ans entre la fin du creusement et l’ouverture au public.
Dès lors, une ouverture fin 2028, comme l’affirme le maire sortant, paraît improbable.

La transparence, maintenant

Les habitantes et habitants méritent de le savoir. Or la majorité municipale communique sur les réussitesjamais sur les retards.
Les plannings prévisionnels détaillés ne sont pas rendus publics. Les avancées font la une, les décalages disparaissent.

Pourtant, la ligne C est le cœur du projet municipal depuis plusieurs mandats. Les Toulousaines et Toulousains, qui financent ce chantier, ignorent le calendrier réel. Ils ne savent pas que la ligne promise pour 2028 prendra plusieurs années de plus.

Faute de transparence, on évacue le débat sur les alternatives et compléments : RER métropolitainréseau de busREV, etc. À l’échelle de la métropole, il reste les retards… et la Jonction Est.

Des documents qui s’effacent

  • Les planches projetées en réunions ne sont plus en ligne.
  • La bibliothèque documentaire de la ligne C a disparu du site officiel.

La transparence n’est pas un luxe.
C’est la base de la démocratie locale.