Un cap, une méthode et un calendrier par.

Toulouse mérite mieux.
Mieux que les petits arrangements, mieux que l’autoritarisme, mieux que l’usure d’un pouvoir confisqué depuis trop longtemps.
Aujourd’hui, nous sommes là ensemble, Archipel Citoyen et Les Écologistes, non pas pour une simple alliance électorale, mais pour une démarche de fond : celle de l’unité. Une unité exigeante et durable de celles et ceux qui savent que le temps est venu de transformer profondément notre ville, de retisser les liens, de prendre soin enfin des habitantes et habitants et de résister aux idées de l’extrême droite.
Notre ville change vite. Parfois mal, pour celles et ceux qui sont laissés de côté, notamment pour les classes et quartiers populaires. Les loyers explosent, les services publics se dégradent jusqu’à la rupture, les fractures sociales se creusent et les solidarités s’usent. Dans une ville en pleine expansion, il faut plus qu’une gestion de comptable : il faut un projet humain.
Et à cette croissance rapide, s’ajoute un autre défi, plus vaste, plus urgent encore : le défi climatique. Toulouse suffoque et s’empoisonne. Nos étés sont caniculaires, nos quartiers trop minéraux, nos mobilités trop dépendantes de la voiture, notre air et notre eau pollués, notre agriculture périurbaine menacée. Et face à cela, le programme politique de Jean-Luc Moudenc reste figé dans le passé : conservateur, centralisé, sans imagination. Incapable de penser l’avenir autrement qu’à travers les logiques du béton, du rendement, et de la communication.
Depuis vingt ans, Jean-Luc Moudenc gouverne en s’alignant docilement sur tous les choix du pouvoir central, même quand ils contredisent les intérêts des Toulousains et des Toulousaines. Il n’a pas préparé la suite. Il n’a pas su faire émerger une relève. Il s’est occupé de manière cosmétique des murs de la ville et pas de celles et ceux qui y vivent. Il laisse une ville abîmée, inégalitaire, minée par le clientélisme et fortement contrainte par la dette lourde de la Métropole et de Tisséo. Ce n’est pas une fin de mandat, c’est une fin de cycle.
Nous ne voulons pas seulement tourner la page. Nous voulons redonner espoir et écrire une autre histoire, avec les Toulousaines et les Toulousains. Une histoire où la ville protège au lieu d’exclure, où l’on respire au lieu de suffoquer, où chacune et chacun a sa place, quels que soient ses choix de vie, son quartier ou son revenu. Une ville qui mise sur l’entraide, la justice, et la préservation de nos ressources communes.
Mais nous savons aussi que pour mener une telle transformation, il faut être capable de nous dépasser, de sortir des réflexes partisans et des habitudes. Il faut une unité dans la durée, une unité sincère, qui repose sur un cap partagé, sur des pratiques démocratiques renouvelées, et sur la confiance.
L’heure est à la clarté, au courage, à l’ouverture. C’est pourquoi, avec cette première étape que nous posons aujourd’hui ensemble, nous tendons la main à toutes les forces de gauche et écologistes qui veulent sincèrement construire cette alternative, toutes sans aucune exclusive. À celles et ceux qui partagent les valeurs de justice sociale, de solidarité, de transition écologique, de démocratie vivante : rassemblons-nous !
Nous avons commencé ce chemin. Nous vous invitons à le poursuivre avec nous.
Depuis plusieurs mois, nos formations politiques respectives se préparent et nous avons eu de multiples occasions de nous rencontrer et d’échanger. Fortes et forts de ces discussions, nous souhaitons vous interpeller et vous proposer une ossature programmatique et une méthode de constitution de la liste de rassemblement, au 1er tour, en vue des élections municipales et métropolitaines de mars 2026.
Le projet programmatique
Chacune de nos formations a commencé à dessiner les grands axes de son programme pour Toulouse et sa Métropole. Nos échanges approfondis ont confirmé une forte cohérence: pas de désaccords de fond, mais une volonté commune d’agir vite, fort, et avec les habitantes et les habitants.
Bifurcation écologique : changer de cap, pas seulement de rythme
Les bouleversements écologiques en cours – réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, inégalités environnementales – imposent une bifurcation totale des politiques publiques. Nous voulons une ville qui se pense dans la nature, pas seulement avec de la nature.
Cela implique :
- De repenser l’urbanisme selon la règle des 3/30/300 : voir 3 arbres depuis chez soi, un accès à un espace vert à 300 m, et 30 % de végétalisation dans chaque quartier.
- D’agir pour la désartificialisation des sols, la restauration de la biodiversité, la lutte contre les îlots de chaleur.
- De mettre en œuvre un Plan Climat local aligné avec les accords de Paris.
Nous voulons une maîtrise publique renforcée, qui ne laisse pas notre avenir aux logiques du marché. Cela passera par :
- Le retour en régie publique de l’eau et du stationnement,
- Un choc de l’offre en transports en commun,
- Le développement massif des modes actifs (vélo, marche, intermodalité),
- Une réorientation des politiques économiques vers les activités soutenables, les communs, l’agriculture locale, les circuits courts.
Justice sociale : réparer, prendre soin, redistribuer
Le fossé se creuse à Toulouse entre les plus riches et les plus précaires. Nous voulons faire de l’égalité des droits et de la justice sociale une boussole pour toutes nos politiques.
Cela passe par :
- Des tarifications solidaires et des gratuités partielles pour les services essentiels,
- Une évaluation systématique de l’impact social de chaque décision municipale,
- La lutte active contre toutes les formes de discrimination (racisme, sexisme, validisme, transphobie, etc.),
- La reconnaissance et la protection des communs essentiels : eau, énergie, espace public, foncier, données, bâtiments historiques.
Nous renforcerons les dispositifs de solidarité, soutiendrons les initiatives de l’économie sociale et solidaire (ESS), et nous construirons une économie locale résiliente, ancrée dans les besoins du territoire.
Nous proposons de réorienter les politiques de développement économique afin de soutenir le domaine de la transition écologique, les acteurs de l’ESS, de préserver le dynamisme économique et protéger l’emploi.
Démocratie : du simulacre à la co-construction
La démocratie locale est aujourd’hui malmenée : débats caricaturés, stigmatisation et privation de moyens des contre-pouvoirs associatifs ou syndicaux, dévoiement des outils participatifs. Les forces syndicales et associatives sont menacées de se voir retirer leurs moyens d’hébergement chaque fois qu’elles apportent un regard critique sur l’action municipale.
Nous voulons :
- Construire une gouvernance collaborative, avec une vraie place pour la société civile organisée,
- Passer des budgets participatifs à une participation au budget, avec co-décision,
- Soutenir durablement la vie citoyenne, démocratique et syndicale, en garantissant des espaces, des moyens, des droits.
Nous pensons que la démocratie ne doit pas s’arrêter au moment de l’élection. Elle doit s’exercer au quotidien, partout où les décisions se prennent.
Qualité de vie : préserver, loger, protéger
Toulouse s’est développée sans souci de ses équilibres. Résultat : une ville plus dure à vivre, plus polluée, plus inégalitaire.
Nous voulons inverser cette logique :
- En mettant fin à la politique du chiffre en matière de sécurité, pour investir dans la formation, la médiation, la prévention et le soutien à une police de proximité. Les Toulousaines et les Toulousains ont droit à la sécurité au quotidien.
- En développant une politique du logement ambitieuse : construction pour toutes et tous, lutte contre l’habitat indigne, rénovation thermique massive.
- En préservant activement les espaces naturels et agricoles,
- En garantissant à tous et toutes un environnement sain, débarrassé des pollutions de l’air, du bruit, de l’alimentation.
- A l’heure où les familles fuient Toulouse devant le coût de la vie, faire de Toulouse une ville aux enfants. Si nos enfants se sentent protégés et soignés, c’est toutes les habitantes et habitants qui en profitent
La méthodologie de rassemblement des formations de gauche et écologistes
Quelques préalables :
- Les postes de maire de Toulouse et de président.e de Toulouse Métropole (TM) sont attribués à deux partis distincts. Il serait souhaitable que le poste de maire de Toulouse et de président.e de TM soit paritaire.
- Le parti dont est issu la tête de liste ne peut détenir une majorité de postes : ni de places dans la liste, ni dans la liste définitive des éluEs, ni dans la liste des adjointEs.
- Les colistières et colistiers choisiront, parmi eux deux personnes: la tête de liste pour briguer le poste de maire de la ville et la personne proposée pour la présidence de Toulouse Métropole; les deux personnes étant membres de formations politiques différentes.
- Chaque formation intégrera dans ses candidates et candidats des personnes n’ayant jamais été éluEs et personnes discriminées, éloignées du système politique institutionnel afin de créer une pluralité de la liste d’union.
Le calendrier :
- Jusqu’au 15 septembre : évaluation du poids respectif de chacune des formations politiques, souhaitant rejoindre la démarche de rassemblement de 1er tour.
- Octobre : choix des colistières et colistiers par chaque formation politique.
- Novembre : le périmètre de liste est défini avec ses composantes et le nom des colistières et colistiers. Ils votent pour leur binôme, c’est-à-dire, la tête de la liste à la ville et la personne proposée pour la présidence de la métropole.
Dans l’attente de construire ensemble une alternative ambitieuse pour Toulouse, nous vous adressons nos salutations les plus sincères.
Régis GODEC & Hélène CABANES – Chef & Cheffe de file Les Écologistes.
Maxime LE TEXIER – Chef de file Archipel Citoyen.